Retour

04 juin 2007

Les jours, les semaines, les mois.

Je suis inexcusable. Il n'y a pas d'excuse.

Depuis combien de temps déjà ?

Tolède est déjà bien loin. Les hirondelles sont devenues familières et les pigeons ont récupéré leur perchoir. La pluie a labouré les rues, les travaux sur la Plaza Santo Domingo sont terminés ; plus de marteaux-piqueurs mais un sol minéral, des bancs de bois, et une couverture wifi innatendue.

Dans notre appartement, un air de renouveau voire de révolution souffle aussi : internet est enfin arrivé. Ah, douce dépendance de nos temps modernes. Nous sortons de l'isolement dans lequel nous étions plongées depuis de si longues semaines; le miracle est là : nous sommes connectées,nous sommes rattachées à la toile mondiale. Le web rassurant est arrivé, nous voilà en sécurité.

Se laissant encore impressioner, de temps en temps, par de sinistres nuages lourds de pluie, le soleil pointe timidement le bout de son nez. Mais les madrilènes le savent : il finira bien par s'imposer ; encore quelques scènes de lutte et les températures seront incontrôlables. Alors, profitons de ces jours de répit que nous offre cette année exceptionnelle ; bénissons l'eau qui nous tombe du ciel !

De mon côté, si je n'ai pas écrit grand chose ces derniers temps, je n'en ai pas moins continué mon exploration d'un quotidien  peu quotidien.

Courant mai, j'ai eu l'occasion de partir en Galice avec l'ambassade. Une région extraordinairement verte et vallonée, aux reliefs sévères et rudes. En visite dans les universités de Saint Jacques de Compostelle et de Lugo, nous avons eu l'étrange impression d'être des missionnaires prêchant dans le désert. Où donc s'étaient égarées les brebis ? Les troupeaux que nous espérions trouver pleins de vigueur pour tenter l'aventure en France étaient on ne peut plus...dessimés. Décidément, la tâche s'annonçait lourde et difficile. Mais heureusement, la vue de la cathédrale vint récompenser notre pélerinage et suffit à nous redonner courage pour notre misssion.

Je vous passe ensuite les détails d'un quotidien bien trop quotidien, pris entre l'organisation de conférences, les déjeuners d'affaires et les ronds de jambes. Il me faut cependant mentionner ce fameux séminaire interne, dernière invention du genre, qui m'a vue enfermée à huis-clos pendant deux jours, dans une ferme perdue au milieu de nulle part,  avec mes collègues associatifs. Le but était que nous nous connaissions mieux. Tout dépend de ce ce que l'on entend par "se connaître mieux", bien sûr. Sorte de Loft Story version monde professionel, je vous laisse imaginer ce que cela donne. Enfin, je suis sortie indemne de cette expérience mais j'espère ne pas avoir à réitérer l'aventure.

Heureusement qu'ensuite, à l'occasion de la fête de San Isidro, le Saint patron des madrilènes,  j'ai pu assister à la représentation en plein air,  sur le Lac du Retiro, du Lac des Cygnes. Ce petit instant de magie m'a réconciliée avec mes congénères, capables malgré tout, de belles poésies humaines.